Oumar, actuellement en montage de son court-métrage, nous parle de son parcours et de son projet.
– Comment as-tu connu Génération Court ?
J’ai connu Génération Court par la plateforme cinéaste.org : de part ma formation acteur et direction d’acteur je suis abonné à la newsletter et je suis leurs actualités. J’ai eu connaissance de l’appel à synopsis et comme j’écris aussi, j’ai postulé au concours.
– Pourquoi as-tu eu envie de participer au projet Génération Court ?
Après mon BTS, j’ai travaillé en gardant en parallèle ma passion pour le cinéma. J’ai réussi à mettre de l’argent de côté et en voyant l’appel à synopsis, je me suis dit : pourquoi pas ? Je suis passionné de cinéma mais je ne m’étais jamais dit que je pouvais concrètement réaliser ce que j’écris. Les études que je fais depuis un an sont surtout basées sur le jeu et la direction d’acteur, mais ce n’est pas de la réalisation. J’ai vu que le projet Génération Court proposait un accompagnement et que l’on n’était pas tout seul pour monter le projet : c’était le bon moyen pour faire ce que j’avais envie de faire et de passer de l’idée à du concret.
– Parle-nous un peu de ton projet
Dès le départ, avant même d’avoir mes personnages ou mon histoire, j’avais une idée claire de mon sujet, ma thématique à défendre : je souhaitais parler de comment on peut vivre ses passions dans un milieu qui ne les encourage pas. Cela aurait pu être traité par n’importe quelle histoire, mais il m’importait de garder ce fil conducteur.
J’ai décidé de parler d’un jeune de banlieue qui est passionné par le dessin et la peinture, car c’est quelque chose qui me parle. J’aurais pu parler d’un personnage comme Billy Elliot, ou de quelqu’un qui vient d’un milieu aristocratique et qui a des aspirations qui ne conviennent pas à son entourage. Je souhaite débattre de nos passions et de ce que nous imposent la société et les conventions.
Mon histoire est centrée sur Idris, un jeune de banlieue passionné par le dessin. C’est un artiste doué et autodidacte. Il vit son art comme un exutoire, mais ses proches savent qu’il est talentueux. Il ne partage pas sa passion et la vit pour lui. Les personnages principaux sont Idris, sa mère, sa petite sœur et son meilleur ami, Jeff. C’est ce dernier qui essaie de faire comprendre à Idriss que la société ne le laissera pas réaliser ses rêves et qu’il devrait travailler pour aider sa mère, qui travaille beaucoup et gagne peu.
– Qu’est-ce que t’as apporté Génération Court dans la réalisation de ton projet ?
Un peu tout : l’élan, déjà. Pendant longtemps, je me suis dit « je vais faire », mais cela n’avance jamais. Avec Génération Court, il y a des délais à respecter, des dates arrêtées : on ne peut pas repousser au lendemain. Cet encadrement là m’était nécessaire pour développer ce projet. De plus, les professionnels nous encadrent du début à la fin et les stages nous permettent d’avoir une meilleur vision de ce que l’on souhaite. Sans devenir spécialiste en son ou en lumière, nous avons les bases pour communiquer avec les techniciens pour dire ce que nous voulons comme résultat. Il y a une dynamique d’équipe, c’est une vraie production.
– A ce stade du projet, quelle(s) difficulté(s) as-tu rencontré ?
Pendant la phase d’écriture, j’ai vécu un peu les montagnes russes car je me suis rendu compte qu’il fallait faire tenir le film en 8min, et que l’on ne peut pas s’étaler. J’ai eu un moment où j’ai voulu changer d’histoire. Karine et Rania (la chargée de production et la scénariste intervenante, ndlr) ont été là pour me guider et me faire comprendre que je ne pouvais pas repartir à zéro. J’ai réussi à recadrer et alléger mon scénario, cela m’a permis de réfléchir à ce que je voulais vraiment montrer, et ce qui était plus superficiel. Finalement je suis resté sur ma version de départ.
A part cela, je n’ai pas vraiment eu de difficulté, on a eu une belle préparation : avec mon assistant réalisateur, Etienne Jeannot, et l’équipe technique, on a pu faire plusieurs repérages, on a pu vérifier ce qui fonctionnait ou non, etc. C’est cette grosse préparation qui a fait que je n’ai pas vraiment rencontré de difficultés sur mon tournage. Ma réalisatrice référente, Ibtissem Guerda, m’a aussi bien aidé sur mon découpage.
– Selon toi, est-ce que l’on peut participer au Projet Génération Court sans avoir d’expérience dans le cinéma ?
Complètement. Il faut surtout des idées claires, une intention et une détermination à aller jusqu’au bout du projet. Je ne pense pas qu’il y ait besoin d’avoir déjà une expérience dans le cinéma. Si tu sais pourquoi tu as voulu faire un film, tu peux participer à ce projet : on est bien entouré, on est formé, c’est un travail d’équipe, avec des professionnels qui te portent et qui sont là pour comprendre ta vision.