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Yseult Renard vient juste de finir le tournage de son court-métrage, voici ses impressions sur l’expérience Génération Court.
Comment as-tu connu Génération Court ?
J’ai découvert Génération Court en cherchant des appels à scénario sur le web, sur le site maison du
court métrage si je me souviens bien. Je correspondais aux critères demandés donc j’ai postulé sans
trop savoir de quoi il s’agissait au début. Le dossier demandé était un simple synopsis. J’avais déjà
une idée de scénario en tête donc j’ai tenté en me disant que je n’avais rien à perdre.
– Pourquoi as-tu eu envie de participer au projet Génération Court ?
Je sors d’une formation de scénariste à l’Ecole de la Cité du Cinéma. Le plus difficile quand on sort
d’une telle école est de s’imposer des deadlines et d’être productif alors qu’on est totalement livrés à
nous-mêmes. Le projet Génération Court proposait un encadrement dont j’avais besoin pour m’aider
à créer. Je n’avais pas beaucoup d’expérience en tant que réalisatrice, je me suis dit que c’était une
bonne opportunité pour me lancer.
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Parle-nous un peu de ton projet
Mon film est un teen-movie qui s’appelle « Arrête de faire la gueule Isa ». Inspiré de mon histoire
personnelle, il traite de complexes liés à l’adolescence et à la difficulté de se plaire à soi-même et aux
autres quand le regard d’autrui n’est que jugement et insulte. C’est le parcours d’Isa, une jeune
lycéenne, qui se forge en tant que femme malgré une maladie peu connue qui l’handicape au
quotidien. En effet, Isa perd ses dents au fur et à mesure. Dramatique sans tomber dans le pathos,
j’ai voulu raconter une histoire dure mais pleine d’espoir avec des notes d’humour pour faire passer
un message de tolérance et sur l’importance du respect et de l’ouverture d’esprit lorsqu’on est
adolescent.
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Qu’est-ce que t’as apporté Génération Court dans la réalisation de ton projet ?
Comme dit précédemment, la chose principale qui me manquait en sortant de mes études était un
cadre défini avec des dates précises de rendu. Je fais partie de ces personnes qui pensent qu’on
produit mieux sous la contrainte. La totale liberté entraîne la procrastination. C’était ma deuxième
expérience semi-professionnelle en tant que réalisatrice, je n’aurai jamais pu tourner dans un lycée
tout un week-end sans l’aide de l’Organisation en Mouvement des Jeunesses d’Aubervilliers. Le projet m’a replongé dans une dynamique positive et créative tout en étant accompagnée. Je n’aurai jamais fait
ce court métrage toute seule de mon côté.
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A ce stade du projet, quelle(s) difficulté(s) as-tu rencontré ?
Comme il s’agit d’un projet bénévole (le budget alloué pour le film ne permettant pas de payer les
gens) bon nombre de techniciens abandonnent le court métrage en cours de route pour des projets
rémunérés. Sans compter sur les personnes qui se sont engagées en sachant les contraintes mais qui
ne se rendent pas disponible pour le film. Je dirai qu’il s’agit des difficultés principales que mes
camarades et moi avons rencontrées. Ensuite, à titre personnel, je travaille à plein temps à côté du
projet Génération Court donc ces 6 derniers mois ont été très intenses. La réalisation d’un court
métrage, c’est un métier à part entière.
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Selon toi, est-ce que l’on peut participer au Projet Génération Court sans avoir d’expérience dans
le cinéma ?
Il me semble compliqué à mon avis de participer au Projet Génération Court sans avoir des prérequis.
A moins d’avoir une détermination de fer. L’expérience se fait sur le tas, mais ce projet en particulier
s’adresse tout de même à des personnes qui ont des connaissances et qui savent s’organiser pour
préparer un tournage. Ca n’empêche pas d’apprendre, mais tout dépend du résultat que l’on veut.
Cette expérience a été tellement chronophage et stressante pour moi que ça m’a rassurée d’avoir
des bases dans ce métier. Mais c’était génial et j’ai hâte de voir le résultat !