Dans le cadre du festival Génération Court, les adhérents de l’OMJA ont assisté, jeudi 24 octobre, à une projection privée de La Cité Rose et d’un échange avec l’équipe du film au cinéma Le Studio, à Aubervilliers. Julien Abraham, le réalisateur, nous fait entrer dans les coulisses de son film…
OMJA : Pourquoi avoir choisi de faire un film dont la thématique est la réalité urbaine ?
Julien Abraham : « Il y a cinq ans, suite au visionnage de La Cité des Hommes, j’ai eu l’idée de monter un projet dans la même veine. J’ai donc pris contact avec Sadia. L’idée était d’essayer de s’approcher des réalités de la banlieue, à travers un prisme peut-être plus honnête que ce que l’on peut voir habituellement. Je crois que c’est assez difficile pour les jeunes de ne pas avoir de représentation positive de leur quotidien au cinéma, parce que pour 90% d’entre eux, tout se passe bien.
OMJA : Et à quel public s’adresse La Cité Rose ?
J.A : Plus généralement, je crois que le film s’adresse à tout le monde. C’est d’ailleurs le fondement du cinéma qui doit parler à tous, des couches populaires aux couches aisées. En fait, les générations d’aujourd’hui, comme les plus anciennes, peuvent s’y reconnaître parce qu’il y a du rire, des larmes, et des thématiques qui concernent le plus grande nombre.
OMJA : Vous avez évoqué Sadia Diawara (co-auteur du film, ndlr). Comment s’est déroulé votre travail avec lui ?
J.A : Nous avons écrit La Cité Rose à trois, avec Sadia Diawara et Jimmy Laporal-Trésor. Nous venons tous d’univers différents et – un peu à l’image du film – cela a permis un mélange de nos origines et de nos cultures respectives. C’est le moyen de déconstruire les clichés dans les deux sens. L’idée de ce film et de ce travail en commun, est de décloisonner les horizons de chacun. Evidemment, cela est plus facile à faire au moyen d’un beau film dans lequel les jeunes peuvent se reconnaître.
OMJA : Quelles ont été vos sources d’inspiration ?
J.A : Comme je l’évoquais, il y a d’abord La Cité des Hommes. Nous avons choisi de nous détacher des œuvres françaises comme La Haine, Ma 6-té va crack-er ou Raï pour ne pas faire de redite. Mais le vrai moteur du projet, c’est le discours social. Y compris pour le prochain film d’ailleurs… Dans le contexte actuel, notre but est que chacun sorte de ses clichés !